Les risques liés aux fumées de soudage
Les activités de soudage s’exercent dans plusieurs milieux professionnels (Métallurgie, construction navale, maintenance industrielle, BTP, etc.). À cause des hautes températures au point de fusion, les procédés de soudage émettent des fumées qui peuvent être inhalées par le personnel alentour. L'exposition aux fumées de soudage peut être responsable de nombreuses maladies pulmonaires, rénales, ou cérébrales.
D’où vient le risque et que dit la loi ?
Les fumées de soudage sont composées de gaz et de poussières, dont les proportions sont variables en fonction du procédé utilisé.
Les gaz généralement émis lors des opérations de soudage sont :
- le monoxyde de carbone CO : celui-ci est formé lors de la décomposition thermique du dioxyde de carbone CO₂
- les oxydes d’azote NO et NO₂ : ceux-ci sont formés lors de l’oxydation de l’azote de l’air (à partir de l’oxygène O₂ et de l’azote N₂) à proximité d’une source de chaleur.
N₂ + O₂ = 2NO (à une température supérieure à 1000 °C)
2NO + O₂ = 2NO₂ (à température ambiante)
Quant aux poussières, il s’agit généralement de particules métalliques comme le fer, l’aluminium, le nickel, le zinc, etc.
Les effets sur la santé
Le risque principal lié aux fumées de soudage est l’inhalation de particules polluantes. Les effets sont proportionnels au temps d’exposition du travailleur.
Les effets sur la santé lors d’expositions aiguës :
- Irritation des yeux et des voies respiratoires
- Syndrome d’irritation bronchique aiguë
Lors d’une exposition chronique, les effets respiratoires sont bien plus importants :
- Asthme et rhinite
- Bronchite chronique
- Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)
- Une susceptibilité accrue aux infections pulmonaires
- Pneumoconioses
- Cancer broncho-pulmonaire (CBP)
- Atteinte du système nerveux central
- Atteinte rénale
- Effets sur la fertilité et la reproduction
Toutes ces maladies professionnelles doivent être anticipées et évaluées. Pour cela, l’employeur dont les salariés sont exposés aux fumées de soudage doit effectuer un suivi de l’état de santé de ses salariés. Cela passe par la recherche de signes de toux, de difficultés respiratoires, etc.
Le contexte réglementaire
Les polluants, gaz ou poussières, émis lors d’activités de soudage, sont des agents chimiques soumis à réglementation. La prévention du risque chimique est établie par les articles R. 4412-1 à R. 4412-58 du Code du travail. En 1990, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les fumées de soudage comme cancérogène de catégorie 2B.
> Ce que dit la loi :
Article R4412-15 : Le risque que présente un agent chimique dangereux pour la santé et la sécurité des travailleurs doit être supprimé. Lorsque la suppression de ce risque est impossible, ce dernier est réduit au minimum par la substitution d'un agent chimique dangereux par un autre agent chimique ou par un procédé non dangereux ou moins dangereux.
Article R4412-23 : L'employeur assure régulièrement la vérification et le maintien en parfait état de fonctionnement des installations et appareils de protection collective.
Le Code du travail définit les valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) aux agents chimiques. Il dresse la liste des VLEP réglementaires contraignantes. En France, la VLEP sur huit heures pour la totalité des particules composant les fumées de soudage est de 5 mg/m3. Pour en savoir plus sur les VLEP d'un gaz, consultez notre Guide des gaz.
> Rappel : Les valeurs limites d’exposition professionnelle sont un objectif minimal, il convient de choisir les pratiques et les équipements visant à abaisser les niveaux d’exposition à des valeurs aussi basses que possible.
La démarche de prévention
L’aération et l’assainissement de l’atmosphère des lieux de travail font l’objet de textes réglementaires issus du Code du travail. Le contrôle périodique des installations d’aération et d’assainissement font l’objet de l’arrêté du 8 octobre 1987 du ministère du Travail.
Dans la démarche de prévention, l’objectif est de protéger le soudeur des expositions de fumées, mais aussi les salariés travaillant dans son environnement direct.
La démarche de prévention commence par une phase d’observation qui doit impérativement associer les opérateurs. Cette phase passe par une analyse du poste de travail et des pièces à souder. Il faudra aussi s’intéresser à l’opérateur : sa formation, son aptitude au changement, etc. Enfin, des données devront être collectées sur le soudage en lui-même : le type de soudage réalisé, les produits d’apport, les contraintes sur les paramètres de soudage, etc. Une fois que l’ensemble de ces données est récolté, on peut envisager l’étude des solutions. Avant toute chose, il faudra tester ces solutions avant déploiement.
Les solutions visant à réduire les émissions de fumées sont multiples :
- Travailler sur un support métallique propre : sablé & dégraissé, et stocker les matériaux à l’abri
- Utiliser des procédés de soudage moins émissifs : en fonction des intensités de soudage, les émissions de fumée seront variables. Plus l’intensité est importante, plus les émissions de fumée sont importantes.
- Utiliser un gaz de protection générant peu d’émissions de gaz (CO₂ et O₂)
- Utiliser un métal d’apport moins toxique et émissif : il est important d’obtenir les données du fabricant afin de choisir un métal
Il existe également des solutions visant à capter le polluant :
- Le captage localisé : par un gabarit ou un bras aspirant, une cabine ventilée ou une hotte.
- Une ventilation générale : un ventilateur extracteur qui déplacera les polluants est tout à fait recommandé dans l’activité de soudure
En ce qui concerne la protection individuelle, les appareils de protection respiratoire peuvent être envisagés. Ceux-ci sont à prévoir en dernier lieu, il faut privilégier un dispositif de captage localisé. Si celui-ci ne peut pas être mis en place techniquement ou que son efficacité est insuffisante, dans ce cas, il faudra prévoir une protection respiratoire individuelle.
Dans le cas où une protection respiratoire individuelle sera privilégiée, veillez à bien choisir celle-ci. N'hésitez pas à vous référer à notre article Comment choisir sa protection respiratoire ?
L’appareil de protection respiratoire doit obligatoirement être complété par une ventilation générale.
Les appareils de protection respiratoire nécessitent au minimum une vérification annuelle.
L'équipement de protection recommandé par BE ATEX pour la soudure
Appareil respiratoire à ventilation assistée X-PLORE